Poèmes

Publié le par Marin Stéphane

INGÉNIERIES

(Sur l’air d’une comptine imaginaire)

 

Un jour par an, tu auras beau temps

Une fois par mois, une tranche de foie

Tous les samedis, tu auras de la pluie

Jusqu’au dimanche… tu en as de la chance  

 

Un jour sur deux, il y aura le feu

Et des pompiers pour le rallumer 

Les jours de fêtes, il y aura tempête

Ou canicule… Sens-tu qu’on t’en…? 

 

Toutes les semaines, ils fixeront ta peine

Car trop oisif, tu n’es pas positif

Et si demain, tu veux un bout de pain

Sans ton bonus, il sera tout minus

 

Dix fois par an, à tout nouveau variant

Tombé à terre, tu cracheras tes glaires     

Et si du ciel, tu n’en vois pas le fiel

Alors ton sort te condamne à la mort    

 

Dès six mois, tu sentiras l’effroi

Des lois scélérates qui font les démocrates

Les survivants… et bientôt, les suivants…

De la Raie-publique, nous dirons : « On La nique…! »

 

Mais il est trop tard et tu auras ta part

De petits malheurs avant que tu en meures

Dès maintenant, tu dois être un patient

De pouvoir choisir… un jour pour mourir

 

 

 

 MARTYRE

 

Sainte Mère…! Mère de Jésus et d’Andréas !

Tu as péché par Innocence…!

Tu leur as tout donné

Deux fils et la moitié d’une vie

Et de l’octroi de tous tes droits

Eux, ne t’ont rien laissé

Ni de ta belle confiance

Ni de ta grande liberté

  

Sainte Mère…! Patronne des insouciants !

Du sort que l’on t’a réservé

Tu es sortie riante

Et tu as ri

Autant que tu le pouvais

De cette bonne blague

Qu’ils t’avaient faite

Et de ton indolence

 

Sainte Mère…! Martyre des insoumis !

De nos souffrances à venir

Tu es la preuve

La cicatrice !

Tu es celle que l’on perd

Sans l’avoir aperçue

La présence que l’on regrette

Et à la table de ton chevet

L’icône jaunie que nous prions

 

Sainte Mère…! Mère des révoltes !

De ton péché, nous sommes le repentir…!

 

 

LA FIN DU MONDE ET DE L’IMMONDE

 

Lors…!

De ses entrailles

Plus rien ne sort  

Ni de ses sources  

Un bel amour

Ni de ses cendres

Une âme tendre

Et à ses flancs

Atrocement opérés

De ses entailles si profondes

Ni des tranchées

Un affamé

Ni des ornières

Un cavalier

Rien

Plus rien ne sort 

Ni même du feu des météores

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