Poèmes
PRESTIGE
Mais qui, en sa nature, fait le vœu d’allégeance ?
Nul animal…!
Sinon par la contrainte, sinon par la passion
Tous les craintifs, les fous d’amour
De la vie même…
Nul homme n’en est esclave…!
Ni même de son malheur…
Sinon par son état, sinon par sa stature
À son destin…
Nul homme n’est enchainé…!
Ni même aux rêves qu’il a faits…
Sinon par le mensonge, sinon par ses amours
Dans sa croyance…
Nul homme n’est enfermé
Sinon par lassitude, sinon par habitude
Même s’il veut nier la Vérité
Et de sa liberté…
Nul homme n’est démuni
Dépouillé, dépossédé, peut-être…
Mais par son inaction, de par ses dépendances
Alors pourquoi
Autant de ces hommes libres
Haussent au prestige leurs propres tortionnaires ?
Car ces derniers…
Ont-ils inventé le bonheur ?
Ont-ils livré bataille ?
Pour sauver une famille, pour protéger les tiens ?
Ont-ils seulement une fois pensé à toi ?
Ta prison est à ciel-ouvert
Regarde au loin
Et là, par devant toi…
Les terres à rendre vierges…